Curiosités animales


Patolait le chat


En 1946 paraît dans le n° 6 du bimensuel FRANCS JEUX une planche avec ce texte : "Patolait errait sur les toits, lorsqu'il vit, sur un vatistas, son image se refléter. Quel est ce chat qui me défie ?"
Persuadé de frapper la queue d'un rival, Patolait réalise amer que c'est sa propre queue qu'il vient d'écraser. Un gag signé Don Tact, en une mise en page particulière et un style qui n'est pas sans rappeler Calvo.
Derrière Don Tact se cache un certain Robert Maillet, dont le "Dico Solo" nous apprend qu'il collabora dans les années 40, outre FRANCS JEUX, aux revues MONDES NOUVEAUX, ICI-PARIS et CLARTÉS. Il réalise plusieurs autres planches de Patolait, dont le catalogue de vente du fonds Raymond Maillet nous fournit le détail *. Le fondateur des festivals de films d'animation d'Annecy et de Marly possédait diverses planches de ce Don Tact. Robert et Raymond étaient-ils frères ? Merci à qui pourrait nous éclairer.

* Cf. catalogue de vente


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Une couv à laquelle vous avez échappé

Dessin publié
Projet abandonné














Le numéro spécial de SPIROU n° 3823 (juillet 2011) est consacré à la situation de la Belgique, sans gouvernement. La couverture signée de Bercovici représente un lion et un coq en bisbille, prêts à se foutre dessus. Le lion symbole de la Flandre et le coq celui de la Wallonie. En premier choix, Berco pensa dessiner un lion qui sale le dos du volatile en vue de le croquer, alors que le coq appuie sur le détonateur d'une charge de dynamite placée sous le siège du félin. Une idée empruntée à Tex Avery, plus explicite que la première, mais finalement pas choisie. Mais bon, SPIROU n'est pas CHARLIE HEBDO...

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Chercher la petite bête

 Le n° 48 de l’excellente revue PAPIERS NICKELÉS nous apporte, comme à chaque livraison, son lot d'infos fouillées. Plusieurs concernent notre intérêt pour les animaux dessinés.



La rubrique Kritiklassik nous apprend, par le biais d'un article du journal LE RIRE daté de 1910, comment Edmond Rostand a piqué une idée au dessinateur Roubille pour son célèbre "Chanteclerc". En effet, dans la pièce de théâtre (1910), le gallinacé mâle s'imagine faire lever le soleil par son chant. Or, dans un dessin paru dans LE RIRE en 1898, Roubille prête ce pouvoir au coq. L'auteur de l'article prétend que le sieur Rostand ne pouvait qu'être lecteur du journal en 1988 et donc retenir l'idée pour son œuvre.




Une autre info pas piquée des hannetons, délivrée par Antonin Erwan, concerne un chien. Celui qui, lors d'un banquet regroupant des amis pour trouver le titre d'un nouveau journal satirique allemand *, renversa assiettes et couverts en un joyeux ramdam. Traduit par un des invités en  kladderadatsch !, l'onomatopée est adoptée par David Kalish le directeur de la future publication et en devient le titre. Le toutou ne sera pas oublié, on le retrouve caché dans la joue droite du personnage du titre. Cherchez bien.
 * réplique teutonne du fameux CHARIVARI lancé en 1832 par Charles Philipon.


Dans un autre article, Yves Frémion s’interroge sur la signature d'un dessin tiré de la série "L'esprit des bêtes" parue dans LE JOURNAL AMUSANT en 1859. La série de dessins satiriques est connue pour être réalisée par Gilbert Randon, pourquoi l'original que possède Frémion est-il signé JH Bourguignon ?
L'image en question montre deux porcs attablés, dans leur aspects naturels mais vêtus, stigmatisant l'égoïsme. Il nous faudra revenir sur cette série, que diantre !

Enfin, il nous est permis d'admirer les charmantes images signées de la comtesse Calvet-Rogniat, destinées aux sages écolier(e)s qui ont récolté suffisamment de bons points pour les obtenir. Parmi celles-ci, certaines consacrées aux fables de La Fontaine. En voici trois :


Merci au travail de tous ces passionnés.

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Dinkan plus fort que Mikey

Une brève tirée des  'Zig Zag' du CANARD ENCHAÎNÉ (du 13 avril 2016) nous apprend la naissance d'une nouvelle religion dans le Kerala en Inde, pays où dieux et déesses ne se comptent plus. Mais ici, il s'agit d'un culte créé par des athées, qui se donne comme divinité un célèbre personnage de BD indien, la souris Dinkan.
Ce personnage, créé en 1983 par le scénariste N. Somashekaran et mis en images par le dessinateur Baby, voit ses aventures publiées dans une revue pour enfants titrée BALAMANGALAM. Cette petite souris à l'origine est enlevée par des extra-terrestres qui tentent des expériences sur elle (si même les ET se servent des petits rongeurs dans leurs laboratoires...). Mais tout foire, et le muridé acquiert des pouvoirs qui l'amène au rang de Superman. Gonflé à bloc, Dinkan peut désormais passer à l'action, et participer à plus de justice sur Terre en protégeant les animaux.
Dinkan et ses super-pouvoirs ravissent les enfants, et le premier super-héros indien obtient une popularité sans faille.
C'est ainsi que des Rationalistes, pour contrer la montée en puissance des extrémismes religieux et des superstitions de tous bords, notamment depuis l'arrivé au pouvoir du BJP ( Bharatiya Janata Party) en mai 2014 (hindouiste exclusivement), utilisent le personnage pour lancer cette nouvelle religion, qui se veut aussi fondée que les autres cultes.
En cette époque de folies intégristes où les tensions religieuses ne font que croitre, il est urgent de saluer une telle initiative. Bonne chance à vous, les Dinkoistes !
A noter que dans un pays où le symbolisme animal occupe une place prépondérante (Ganesh à tête d'éléphant, ou la réincarnation), il n'est pas étonnant qu'une souris soit élevée à l'échelle d'un dieu.

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à suivre

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